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L'ALPE-D'HUEZ, MON PREMIER LONGUE DISTANCE

Il était dit qu'un jour, lui et moi croiserions les fer.

Il était dit que ma passion pour l'effort sportif, parfois même extême, m'amènerait à faire de la compétition en triathlon. Nombreux ont été ceux qui, de près ou de loin, m'ont dit qu'il serait bien de s'y essayer, d'autres m'ont dit que c'était un sport pour moi, etc..

Le déclic eu lieu loin de tout ça en réalité.

Ce fut en avril dernier lors du raid cyclistique Paris-Bordeaux sans assistance (sur lequelle je reviendrai prochainement) réalisé avec mon ami Théo Bayssat, fondateur de Jogg.in, plateforme de running communautaire qui compte plus de 30.000 personnes (entrepreneur engagé dans le sport lui aussi donc).

Le premier soir, après plus de 10h d'effort, il me lança : "Je fais le triathlon de l'Alpe d'Huez cet été, tu le fais avec moi ?". Le défi était lancé.

La montagne ça vous gagne !

Néanmoins, cette préparation ne débuta réellement qu'un mois et demi avant l'événement. Une quinzaine de séances de piscine, 20 séances de course à pied et 1500km plus tard avec des allures tout de même assez modérées et un volume à vélo assez important puisque j'ai fait des sorties allant entre 60km et 180km.

Le final de la préparation eu lieu dans les Alpes à St Sorlin d'Arves à 8km du sommet du Col de Croix de Fer. Je suis littéralement tombé amoureux de la région, des paysages, de la vie ici.

Cinq séances de vélo étaient programmées :

2h le premier jour : acclimatation : 2 petits cols

4h le lendemain avec 2 grands cols, Glandon à allure course.

3h le lendemain : déblocages

2h30 et 2h les deux jours suivants à allure très modérée, juste en travaillant le coup de pédale.

La course

Levé à 5h, après avoir pris soin de préparer toutes les affaires la veille de la course.

Petit déjeuner léger (c'était avant qu'il fallait faire des réserves) je me sens étonnamment détendu, très motivé, je retrouve des sensations passées, enfouies depuis quelques années. C'est une petite révélation, la compétition m'avait manquée.

Nous desecendons au départ au Lac du Verney avec le père de Théo qui nous accompagne depuis le début de notre stage en montagne.

Arrivés au Lac, l'ambiance se tend un peu, mais rien à voir avec ce que j'ai pu connaitre à vélo. Les mecs s'aident à enfiler leurs combinaisons de natation, se donnent des conseils entres eux.. Je suis étonné par la moyenne d'âge : environ 40 ans, nous sommes des jeunots.

L'eau est annoncée à 13°C sous les applaudissements du public venu tout de même en masse au Lac EDF. Après réflexion, cette eau était à mon avis un poil en dessous de ce chiffre mais à quoi bon polémiquer, on est venus là pour un effort extrême non ?

Départ de la course après une mise à l'eau périlleuse, nous partons dans les premiers, c'est la GUERRE ! Coup de pieds, de coudes, apnée tous les 10m, la mise en route est difficile. La première bouée est très loin, très très loin. J'essaie de respirer, de nager comme si j'étais tout seul dans ma ligne d'eau, des gars me doublent, beaucoup moins que je ne pensais donc le moral est bon. Premier tour terminé tranquillement, je décide dans le deuxième tour d'accélérer sur les 500 derniers mètres pour prendre de vélo en étant en températures (pas facile dans de l'eau à 13°C croyez-moi).

J'entends le speaker officiel qui annonce Alexandra Louison sortir de l'eau alors que je suis en train d'enfiler mon cuissard, je suis dans les temps chef ! 400ème à la sortie de l'eau.

Séché, habillé, je pars motivé dans ma discipline "forte". Je prends la roue (oui c'est interdit) d'un italien que je sens bien, nous remontons tous les deux une cinquantaine de concurents dans la vallée qui mène au pieds du Col de l'Alpe du Grand Serre. Je me mets sur la gauche au pieds du col de 17km, ma course commence réellement maintenant. Je double 5 par 5 les concurrents devant moi. Je vois du beau, du très beau vélo. On m'annonce 130ème en haut du col, la remontée doit se poursuivre, je récupère un peu dans la vallée.

2ème difficulté : le Col d'Ornon, je monte à bloc, redouble quelques mecs, au pieds de l'Alpe je voulais être dans les 100 meilleurs, je suis 89ème.

Je monte l'Alpe d'Huez "à ma main", en gestion totale. Je sens au bout de 7-8km que j'ai quand même un peu tapé dedans durant les 2 premiers cols, je perds quelques places en espérant récupérer pour la course à pieds.

Je pose le vélo 107ème au sommet, pas trop lucide puisque ne voyant que très peu de vélos dans le parc à vélo, je me pense dans les derniers, c'est l'inverse en réalité.

Les premiers kilomètres sont durs, vraiment durs. Du mal à me mettre dans l'allure, mais quelle allure, en existe-t-il une ? Je relativise, m'alimente, me ravitaille. La course est loin d'être terminée. ALLEZ !

Premier tour, temps honorable, en gestion totale. Il ne fait ni froid, ni chaud, ni tempéré..sur ce parcours au allure de trail qui alterne chemins de terre, de cailloux et parties de route.

Pierre et Kalou, les parents de Théo m'encouragent, ça fait du bien, je ne suis pas tout seul dans cette galère.

2ème tour cauchemardesque, Alexandra Louison me double et bien d'autres. Moi, je ne double plus personne, je marche même parfois. Je croise Théo en toute fin de 2ème tour qui m'envourage. Je suis remotivé !

Dernier tour ! J'ai mes deux bracelets au bras, il ne m'en manque qu'un avant de lever les bras au ciel. C'est une bataille physique, psychologique, une vraie guerre contre la fatigue, contre le soleil qui se montre et commence à taper fort, contre mes jambes qui deviennent de plus en plus dures, presque aussi dures que la route.

Il reste 1km, je redescends vers la station, j'ai le sourire, je plane presque..c'est donc ça être FINISHER.

J'enfile mon ultime bracelet, on m'indique qu'il faut aller à droite et pas à gauche, quel bonheur ! Dans la dernière ligne droite, j'ai la larme toute proche, le speaker crie mon nom, je suis FINISHER de ce triathlon de l'Alpe d'Huez en 07:51 , je suis 224e et 38e de ma catégorie.

Le résultat ne compte que très peu, je suis passé par tellement d'états pour en arriver là..

Je n'ai pas faim, je mange quelques ananas et voilà. Jacuzzi pendant une heure en attendant l'arrivée de Théo qui terminera également ce triathlon avec brio.

J'ai souffert, j'ai réfléchi, me suis posé beaucoup de questions durant ces 7h d'effort mais qu'est ce que c'était bon !

Mais la première chose qui me vient à l'esprit au lendemain de la course c'est : vivement le prochain.

J'ai trouvé ma nouvelle lubie, je veux désormais devenir un IRONMAN !

Pour le plaisir, voici la vidéo complète de l'épreuve !

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