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ALORS, C'ÉTAIT COMMENT L'HIMALAYA ?


Il y a trois mois, je quittais l'aéroport Charles de Gaule en direction de Katmandou. Parti pour traverser l'immensité himalayenne. Un défi, une folie ? Non, juste un rêve qui ne demandait qu'à être réalisé.

Le but de ce voyage était donc de réaliser l'impensable, traverser cette trace avec le vélo. Seul un garçon à ma connaissance avait tenté l'expérience par le passé : l'aventurier français Jean Michel Jorda il y a cinq ans..

Le second but était de rencontrer les populations locales sur notre chemin. Je dis "notre" chemin car comme vous le savez j'ai été accompagné durant toute cette traversée par mon ami photographe et caméraman Pehuen Grotti lui aussi passionné d'aventure et de réalisation dans l'action. Le troisième " énergumène " de mon équipe est Ngawang Dawa Sherpa, spécialiste du Great Himalaya Trail et passionné de Mountain Bike au Népal. C'est assez rare pour le souligner. J'ai donc planifié mon itinéraire plusieurs mois avant l'aventure en préparant un plan de route sur 60 jours, l'idéal aurait été 90 jours mais le défi aurait été moins grand.

Arrivés à Katmandou début mars, nous partons assez vite pour l'Himalaya après avoir réglé les dernières démarches administratives, testé notre matériel dans les collines de la capitale népalaise et validés tous nos permis. Dans nos sacs nous n'avons emporté que l'essentiel. Une seule carte pour trois, pas de GPS, ni téléphone satellite, un couteau pour trois. Pehuen avait un appareil photo, une caméra, un drone, un cahier et un crayon et l'ensemble de ses fringues vélo et alpinisme. 12 à 15kg chacun sur le dos c'est beaucoup et peu à la fois, à pied cela passe très bien, à vélo beaucoup moins… 60 jours dans l'Himalaya c'est long, très long.

Mais avant, avant tout ce dont je vous parle là, il y a eu les doutes, les difficultés, les nuits d'angoisses et de stress à bout de force pour essayer de financer ce projet de cœur. Essayer de le vendre à des partenaires, des financiers, des associations et des médias. A enchainer les petits jobs, à aller jusqu'à cumuler 2/3 jobs dont coursier à vélo dans les rues de Paris pour pouvoir m'entrainer en travaillant. Ce projet m'a obligé à aller chercher loin à l'intérieur, à dépasser des limites qui m'étaient inconnues. Des limites de patience, de sagesse, d'énergie mes limites de courage et de passion. L'énergie qui m'a tenu durant toute cette année s'est échappée en arrivant à Hilsa, point d'arrivée de ce projet et frontière avec l'Inde.

Alors, durant ces 50 jours de traversée et 57 dans l'Himalaya, j'ai souffert, on a souffert. On a aussi souri, beaucoup. On a pleuré, parfois. On a partagé, vécu. On a communiqué, on s'est engueulés. On a avancé, coûte que coûte. Parfois dans des conditions dantesques. L'Himalaya est sans pitié m'a-t-on répété avant mon départ. " You are sure to be ready for that ? " me disait Ngawang au moment de nous élancer dans l'inconnu.

Oui, j'étais prêt. J'étais prêt plus que jamais. Malgré avoir négligé 1000 détails au profit de l'essentiel, je suis parti serein, presque inconscient. Car la réalité de l'Himalaya change tous les jours : neige, pluie, grêle mais aussi glace, avalanche. Ça c'est pour le froid. Le chaud est arrivé plus tard, jusqu'à 40 degrés à certains moments.

Mais malgré tout cela, et je suis loin d'entrer dans les détails les plus tragiques de ce projet, j'ai apprécié chaque jour de cette traversée, chaque seconde. Lorsque vous passez des milliers d'heures à travailler sur un projet, à vous endetter pour le financer, à demander de l'aide parce que votre santé en dépend, je peux vous dire que vous ne pouvez qu'appréciez le moment où vous êtes dans votre pratique, dans votre rêve.

Pehuen m'a soutenu comme certainement personne n'aurait pu le faire. Malgré son absence dans certains des moments les plus extrêmes de ce projet, j'ai senti qu'il était à chaque fois énergétiquement parmi nous.

Concernant Ngawang, l'histoire a été beaucoup moins simple, il n'était pas celui qu'il prétendait et c'est bien normal à son âge (que je ne connais toujours pas réellement puisqu'il a changé 3 fois d'âge durant l'aventure). Son inconscience aurait pu nous coûter la vie. Finalement, tout s'est bien terminé ou presque. Un " seul " doigt de cassé pour Pehuen, deux genoux et un mollet abimé. Me concernant, rien de grave. Une petite visite à l'hopital m'a rassuré car une grosse fatigue s'était emparé de mois depuis l'intoxication alimentaire de la dernière quinzaine.

Alors, encore une fois, j'aimerais vous remercier.

Vous remercier pour ce que vous êtes. Vous remercier d'encourager ce genre de projet. Cela m'a permis d'avoir l'appuis de France Info et un relais média assez encourageant.

J'aimerais remercier mes partenaires sans qui tout cela n'aurait été qu'un rêve inachevé. Je vais les citer ici : Compressport, Lonsdale, Skoda, Gamned, Polar, Punch Power, France Info, Running Heroes, Urge, Njuko.com, MissGrape, La Sportiva, Sea to Summit, Hutchinson, Digixo.com, Start Image, Smeal, U2 Guide, SnowLine, Cycles Laurent.

Remercier 1000 fois mon équipe : Pehuen, Victoria, Ngawang et Christophe.

Petit apparté pour ce dernier partenaire qui a littéralement sauvé ce projet. Merci Cycles Laurent, place de la République de nous avoir prêté 2 VTT. Notre projet n'était probablement pas assez médiatisé pour obtenir les faveurs d'une marque vélo.

Merci bien sûr à nos relais médias tout au long du projet avec un merci particulier à France Télévisions et France Info. Il fallait prendre ce risque ensemble et je suis fier qu'on est réussi à mettre un peu d'aventure et de bienveillance à la TV.

La suite c'est quoi ?

Du travail, beaucoup. Entre le bouquin et le documentaire, je ne vais pas m'attarder mais c'est la suite logique que de vouloir montrer et transmettre encore et de poursuivre ce Rêve d'Himalaya. Je vais m'accorder quelques moments pour m'entrainer et participer à quelques courses où je suis invité, l'occasion de rencontrer certains d'entre vous de manière plus directe.

Nous allons organiser aussi quelques conférences avant de parler festivals de films d'aventures.

Enfin et comme je le fais souvent j'aimerais dire à chacun de vous de continuer, de ne jamais lâcher vos rêves de vue et d'en réaliser quelques-uns, d'aller toujours à la découverte de l'autre. De l'autre chemin, de l'autre personne, de l'autre voisin que vous voyez partir chaque dimanche avec son vélo flambant neuf. Tentez de nouvelles traces, de nouvelles routes, roulez différemment, soyez libres, heureux de vivre un moment unique sur votre merveilleuse machine à plaisir qu'est votre vélo, certains n'y ont pas accès et ni auront jamais accès alors prenez conscience du privilège d'être en vie et ne vous arrêtez jamais de rêver.

Pour les marcheurs, coureurs, créatifs, artistes, écrivains en herbe ou accompli, même chose. Ne vous arrêtez jamais d'avancer, de rêver et de créer.

La vie est belle,

Stéven

Photos : Pehuen Grotti évidemment

Compressport, Lonsdale Design, ŠKODA We Love Cycling, Gamned,Polar, Punch Power, Franceinfo, Running Heroes, Urge Bike Products,njuko.com, Miss Grape, La Sportiva, Sea to Summit, Hutchinson Tires, Digixo, Start Image Location, Smeal, U2guide, SnowLine, Cycles Laurent Paris

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